Notre premier voyage au Népal

Nous arrivons à l’aéroport international de Katmandou de nuit. C’est un vieil aéroport en brique rouge. Nous n’avions pas vu d’aéroport de ce genre depuis notre voyage sur l’île de Pâques où il y a 4000 habitants. Nous prenons un taxi qui nous rappelle sensiblement notre 4L. Nous rencontrons le lendemain notre guide pour le trek (randonnée) que nous avons réservé. Il s’appelle Lama et a 60 ans. Ensuite, nous partons à l’ambassade pour faire nos visas indiens. C’est encore un marathon administratif. Nous devons passer par une agence pour remplir un dossier, puis nous devons revenir le jour suivant pour le déposer. À partir de là, nous avons rendez-vous dans une semaine pour poser nos passeports puis un dernier rendez-vous pour les récupérer.

Une fois les papiers terminés, nous partons enfin pour notre trek de 6 jours sur le toit du monde. Le Népal abrite les plus hauts sommets du monde. Certains font plus de 8000 mètres. De grands alpinistes se lancent dans des aventures périlleuses pour atteindre les sommets depuis les années 1950. Maurice Herzog, alpiniste français a fait l’ascension en 1950 de l’Annapurna à 8091 mètres. Il a réalisé un grand exploit. Cependant, il y a laissé des doigts et des orteils.

Départ du Trek

Nous partons donc sur les traces de ce grand explorateur français avec le trek de Gorepani aussi appelé le balcon des Annapurnas. C’est un voyage de 6 jours avec un lever de soleil à Poon Hill d’où nous pourrons admirer l’Annapurna 1, l’Annapurna sud, Dhaulagiri, Machapuchare et bien d’autres sommets entre 6000 et 8200 mètres.

Le voyage commence par une journée de bus de 6 heures. Le midi, nous avons la bonne idée de manger de la glace dans une supérette au bord de la route. Le soir, je vis de nouveau une belle « tourista » qui me tiendra éveillé toute la nuit au-dessus du trou qui sert de toilette dans notre auberge de montagne.

Le village de Gorepani

Après cette douce nuit, nous partons pour une marche de 8 heures en montée (et en escaliers!). Nous devons atteindre le village de Gorepani avant la tombée de la nuit. Il fait chaud, je suis un peu fatigué mais le paysage nous donne de la motivation pour cette ascension. Le soir, nous sommes content d’avoir garder quelques vêtements d’hiver car à 3000 mètres, il fait toujours froid la nuit. Nous nous levons à 4h30 pour une marche en montée d’une heure jusqu’à Poon Hill. C’est le point de vue où nous attendons le lever du soleil, un endroit magique. Nous admirons ce paysage agressif avec ses sommets enneigés et les rayons du soleil qui éclairent petit à petit le splendide Annapurna.

Nous redescendons à l’auberge pour un petit déjeuner et une petite pause avant d’attaquer la journée. Nous partons à nouveau pour une marche de 6 heures. Nous devons descendre dans une vallée avant de monter un autre versant et atteindre un autre village. C’est un charmant village où toutes les maisons sont bleues.

Nous rencontrons une jeune tibétaine qui nous raconte comment le Népal a accueilli les réfugiés du Tibet depuis les années 1960. Nous apprenons aussi que les tibétains ne parlent pas chinois mais népalais.

Les porteurs népalais

Nous partageons un bon dîner avec Lama et notre porteur Vishnu. Ce métier est une tradition au Népal. Les hommes portent beaucoup dans les montagnes. Ils n’aiment pas utiliser les animaux comme porteur, ils le font eux mêmes. Nous découvrons au cours de ce dîner que le tourisme népalais a beaucoup évolué au cours de ces dernières décennies. Avant, il y avait moins de touristes, moins de guides et moins d’agences de trek à Katmandou. Lorsque Lama a commencé son métier, il y avait 4 agences dans la capitale, il y en a aujourd’hui plus de 600. Il n’y avait pas non plus d’auberges et d’hôtels dans les montagnes. Les randonneurs faisaient tous du camping. Donc pour un trek avec 2 touristes, il fallait au moins 8 à 9 népalais pour porter le matériel en plus du guide.

Aujourd’hui, nous avons juste besoin d’un guide et d’un porteur que l’agence nous a fortement recommandé. L’idée de faire appel à un porteur nous semblait étrange au début. Nous n’avions pas prévu de prendre beaucoup d’affaires et nous avons l’habitude de porter nos sacs. Nous acceptons quand même car c’est notre maigre contribution à l’activité économique du pays.

Le Dal Bath

Au petit matin, nous partons pour une nouvelle journée de marche en descente. C’est la partie la plus difficile car la plus douloureuse pour les genoux. Coline a passé une très mauvaise nuit. Elle était malade à son tour. Décidément, nos corps ne s’habituent pas à la nourriture même après 7 mois de voyage. Nous arrivons à Syauli Bazar au bord d’une rivière. C’est une charmante auberge où nous mangeons encore une fois un dal bath. C’est le plat traditionnel népalais. Ils en mangent 3 fois par jour, tous les jours de la semaine et toute leur vie. C’est un plat de riz accompagné d’une sauce à base de lentilles, un peu de poulet pour les bons jours et quelques condiments épicés.

Ils le mangent traditionnellement avec les doigts dans une grande assiette en métal.

Le parapent au-dessus de Pokhara

Le dernier jour, nous marchons pour aller à Pokhara où nous faisons un peu de shopping. Nous rencontrons Rajkumar, le fils de Lama. Il est très gentil et parle parfaitement français. Nous partageons un bon dîner tous ensemble accompagné de bières népalaises. Ensemble, nous imaginons le projet Himmati avec Pash 4 School. Des pashminas 100% cachemire pour scolariser des enfants en valoriser l’artisanat local.

Au petit matin, nous partons pour réaliser un des rêves de Coline : le parapente !!

Nous patientons un peu car l’organisation népalaise n’inclue pas d’horaires fixes. Nous arrivons enfin à 10 heures sur la montagne d’où nous allons nous envoler. Coline part la première et pousse un petit cri de joie. Je la rejoins dans les airs quelques minutes plus tard avec euphorie. C’est une sensation grisante. Cela n’a rien à voir avec le parachutisme où l’on a la peur de sa vie en sortant de l’avion, puis on chute lentement avec le parachute. Là, nous nous envolons littéralement comme des oiseaux. Notre pilote cherche des boules thermiques qui ressemblent à des ascenseurs et nous tournons en rond dedans pour prendre de l’altitude. Coline a même partagé quelques instants de vol avec un vautour.

À l’approche du lac et de notre zone d’atterrissage. Nos pilotes s’amusent à effectuer des figures artistiques et à nous mettre la tête en bas. À un moment, j’ai même l’impression que Coline fait un looping. L’atterrissage est bien plus cool que dans l’armée. Arrivés au sol, c’est le bonheur, nous avons la tête qui tourne mais nous réalisons petit à petit que nous étions en train de voler. Quelle sensation !

En discutant un peu avec nos pilotes autour d’un soda, nous apprenons qu’ils sont tous spécialisés en acrobatie. C’est pour ça que nous avons encore un peu la tête qui tourne quand on monte dans la fourgonnette qui nous ramène à l’hôtel.

Nous avons raté le bus touristique pour nous ramener à Katmandou. Nous prenons donc un mini van local dans lequel nous nous faisons plus peur qu’en parapente. Le chauffeur chante et danse avec la radio à fond. Il s’arrête tout le temps pour essayer d’embarquer le maximum de passagers. Au final, nous mettons 6 heures pour faire 300km. Encore un long voyage sur les routes…

Le soir, en arrivant, nous découvrons le restaurant du Chat perché tenu par un savoyard de 73 ans.

Il s’appelle Michel, il est passionné par la randonnée et a débuté le canyoning à 68 ans. Il nous offre un bon repas français avec un bon steak et une ratatouille maison.

La générosité savoyarde

Le lendemain matin, nous changeons d’hôtel à Katmandou car le nôtre n’avait toujours pas internet. Nous arrivons à l’hôtel Florid Népal. C’est un vieux bâtiment plein de charme et le personnel est très gentil. Nous partons à notre rendez vous à l’ambassade puis nous faisons un peu de shopping pour les cadeaux. En rentrant à l’hôtel, Coline tombe dans la salle de bain et se démolit un genou. Nous sommes donc un peu bloqués et inquiets car elle ne peut pas poser le pied au sol. Heureusement, la gérante nous fournit largement en glace pour atténuer la douleur. Le soir, je décide de lui faire une surprise pour lui remonter le moral et je retourne donc au restaurant de Michel. Je lui explique la situation et il accepte de nous préparer un peu de poulet, de buffle et de purée maison au fromage de yak à emporter. J’y retourne une heure plus tard pour prendre ma commande mais il y a trop de plats. Il propose donc de m’accompagner en plein service à pied jusqu’à notre hôtel. Coline est un peu surprise de voir le chef d’un restaurant français au Népal lui apporter son dîner au lit.

Le jour suivant, nous sommes invités à déjeuner chez Rajkumar avec sa femme, sa fille Juliette de 5 ans, leur fils de 2 mois et Lama. Au Népal, ce sont les fils qui s’occupent de leurs parents car il n’y a pas de retraite. Shristi, la femme de Rajkumar nous sert un très bon dal bath et nous partageons un bon moment ensemble. Ils nous montrent des albums photos de leur famille et de leurs voyages.

Rajkumar nous raconte un peu sa vie et comment il en est venu à apprendre le français. Lorsqu’il était adolescent, il a suivi son père pour un trek comme porteur. Les français ont essayé de lui apprendre quelques mots pendant le voyage et à la fin, ils lui ont proposé de le parrainer pour qu’il apprenne le français dans une école de Katmandou. Aujourd’hui, il a finit ses études et il souhaite le même parcours à ses enfants.

Dans l’après midi, nous récupérons nos passeports. C’est bon, nous avons notre dernier visa.

Le dernier jour, nous allons visiter Durbar Square, c’est un ensemble de temples bouddhiste et hindouiste. Nous croisons par hasard Lama. Il est un peu ému et nous lui souhaitons de pouvoir marcher dans les montagnes encore de nombreuses années. Nous partons enfin pour l’aéroport où nous vivons la sortie d’un territoire la plus difficile du tour du monde.

Nous passons d’abord un poste de sécurité à l’entrée, puis, nous enregistrons nos bagages. Nous nous dirigeons vers le poste d’immigration où nous faisons la queue pendant 1 heure. Il y a de nouveau un poste de sécurité où nous sommes entièrement fouillés. Les hommes et les femmes sont séparés. Cela marque une différence, il y a beaucoup moins de femmes qui voyagent. Après, le poste de sécurité, rien n’est indiqué et nous avons l’impression d’être dans une vieille gare routière d’Amérique du Sud. Nous prenons d’ailleurs un bus en direction de notre avion où il y a un poste de sécurité à l’entrée sur le tarmac. C’est la première fois qu’on voit ça. Incroyable !

C’est la fin de notre voyage au Népal, ce pays nous laisse de très beaux souvenirs et nous espérons y retourner un jour…

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